Titre : |
Caractérisation des Tourbières boisées (91D0*) en Auvergne |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Benoît RENAUX B., Auteur ; Conservatoire botanique national du Massif central (1997-; Massif central, Chavaniac-Lafayette) , Partenaire technique ; Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Auvergne , Partenaire financier |
Année de publication : |
2012 |
Importance : |
89 p. |
ISBN/ISSN/EAN : |
201114 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
AUVERGNE CARACTERISATION D'HABITAT CONNAISSANCE
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Mots-clés : |
Phytosociologie, Natura 2000, dynamique de la végétation, analyse palynologique et des macrorestes, Pin à crochets |
Index. décimale : |
Rapports d'étude CBNMC Rap CBN |
Résumé : |
La caractérisation de l’habitat d’intérêt communautaire prioritaire « Tourbières boisées » (91D0*) en Auvergne se base sur une vaste synthèse bibliographique régionale, nationale et européenne, ainsi que sur l’étude statistique de 198 relevés de forêts sur tourbe répartis en Auvergne et sur ses marges ligériennes, ardéchoises et limousines, dont 67 relevés phytosociologiques et écologiques originaux. Après avoir défini le cadre officiel de l’habitat 91D0*, l’analyse statistique des relevés permet de dégager une typologie des tourbières boisées auvergnates. La distinction avec des végétations proches est en outre précisée, afin d’éviter les risques de confusion.
Cette étude fait ressortir la grande diversité des tourbières boisées auvergnates, présentes tant en situation ombrotrophe (haut-marais) qu’en contexte minérotrophe (bas-marais, marais de transition). 6 types de tourbières boisées ont été identifiés en Auvergne (déclinés en 12 variantes), avec 5 associations phytosociologiques ou groupements végétaux différents, dont des associations végétales originales. 2 habitats élémentaires des Cahiers d’habitats sont concernés : 91D0-4* « Tourbières de Pin à crochets » et 91D0-1.2* « Boulaies pubescentes tourbeuses de montagne ». Chaque type de tourbière boisée est caractérisé sur le plan floristique et écologique ; il est en outre rattaché aux typologies européennes et nationales : habitat élémentaire des Cahiers d’habitats, CORINE biotopes, synsystème phytosociologique. Un synsystème des forêts sur tourbe d’Auvergne est proposé, avec un certain nombre d’évolutions souhaitées pour la prochaine version du Prodrome des végétations de France déclinée jusqu’à l’association. Concernant l’interprétation française de la directive « Habitats », le rattachement à l’habitat 91D0* des sapinières sur tourbe du Betulo pubescentis-Abietetum albae Lemée ex Thébaud 2006 est en outre proposée. Nous contestons en effet l’interprétation actuelle des Cahiers d’habitats qui les place dans l’habitat 9410 (9410-8, « Sapinières à sphaignes »).
Cette étude propose une réflexion sur la place de l’arbre et des stades boisés dans les écosystèmes tourbeux, alimentée par des prospections de terrain mais aussi par de nombreux éléments bibliographiques : expérience des gestionnaires, suivis scientifiques, analyses palynologiques et des macrorestes, écologie et dynamique des tourbières… Il en ressort qu’un stade boisé turfigène et de grand intérêt patrimonial, le plus souvent la sapinière-boulaie du Betulo pubescentis-Abietetum albae, serait la physionomie naturelle de bon nombre de tourbières plates, minérotrophes ou légèrement ombrotrophisées. Jusqu’à ce que le milieu s’atterrisse, les marais de transition demeurent non boisés pour les plus pionniers, puis peuvent être colonisés par une boulaie. En contexte de haut-marais typique et notamment sur les tourbières bombées, la colonisation par les arbres est loin d’être systématique. La végétation spontanée naturelle semble être une mosaïque très riche de milieux boisés et ouverts, voire un milieu demeurant non boisé sur certaines tourbières bombées.
Cette étude est un outil d’identification des tourbières boisées. Elle a également pour vocation d’aider le gestionnaire dans ses choix. Elle souligne encore une fois la complexité des écosystèmes tourbeux, et la nécessité d’études complètes avant toute intervention. En dehors des cas flagrants de boisements secondaires (plantation, drainage important, exploitation de tourbe), l’origine du développement des pins et des bouleaux sur les haut-marais est complexe et demeure mal connue. À l’exception de ces peuplements d’origine purement anthropique, la présence de l’habitat « Tourbière boisée » n’est le plus souvent pas incompatible avec l’accumulation de tourbe, ni avec la présence de taxons rares et protégés. En haut-marais, ces bois sont en effet généralement clairs, surtout lorsqu’ils deviennent matures et donc plus irréguliers. Quant aux fourrés denses de recolonisation, ils sont souvent davantage le symptôme d’un dysfonctionnement que sa cause, et il convient d’agir en priorité sur ces dérèglements en rétablissant la fonctionnalité du milieu (bouchage des drains, élimination des épicéas). Si elle est parfois indiquée, la lutte contre les ligneux peut parfois se révéler inutile voire contreproductive, et on observe une reprise intense de la turfigénèse dans certaines pineraies ou boulaies secondaires, entrainant une forte mortalité des arbres. Sans nier l’intérêt patrimonial de milieux tourbeux ouverts parfois concurrencés par la dynamique ligneuse (surtout en bas-marais), nous plaidons donc pour une gestion laissant davantage de place à la non-intervention. Un tel choix devrait bien entendu être pérenne sur les sites concernés car la maturation dendrologique y est très lente. En plus d’être rares, les tourbières boisées rencontrées étaient le plus souvent jeunes et déficitaires en vieux arbres et bois mort : la garantie sur le long terme d’une libre évolution permettrait d’en améliorer l’état de conservation.
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Saisie BD Flore : |
Relevés de terrain saisis |
Citation bibliographique : |
RENAUX B. 2012. - Caractérisation des Tourbières boisées (91D0*) en Auvergne. Conservatoire botanique national du Massif central \ Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Auvergne, 89 p. |
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