Titre : |
Cartographie des Sphaignes du Marais de Limagne |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jaoua CELLE J., Auteur ; Conservatoire botanique national du Massif central (1997-; Massif central, Chavaniac-Lafayette) , Partenaire technique ; Département de la Haute-Loire, Partenaire financier |
Année de publication : |
2016 |
Importance : |
12 p. |
ISBN/ISSN/EAN : |
2017-006 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
AUVERGNE BRYOPHYTE CONSERVATION HAUTE-LOIRE MARAIS DE LIMAGNE
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Mots-clés : |
Hamatocaulis vernicosus, tourbière, cartographie, suivi démographique |
Index. décimale : |
Rapports d'étude CBNMC Rap CBN |
Résumé : |
Afin de disposer d’un premier état des lieux de la répartition des sphaignes sur le Marais de Limagne, 126 relevés sphagnologiques ont été réalisés sur la base d’un maillage de 40 mètres de coté. L’analyse de la cartographie des sphaignes du site permet d’apporter un regard nouveau sur l’état actuel du marais et son évolution passée.
Outre les espèces essentiellement présentes sur la périphérie externe de la lentille tourbeuse (Sphagnum fallax, S. flexuosum et S. fimbriatum), deux grands ensembles se distinguent. Un premier est constitué d’une large zone centrale, où la densité des arbres est très faible, occupée essentiellement par Sphagnum gr. subsecunda et S. subnitens. Ces données laissent à penser qu’il existait une grande zone, minérotrophe basophile et très inondée, qui occupait une grande zone centrale par le passé. De plus, des sondages dans la tourbe attestent cette hypothèse puisque l’on trouve une tourbe avec quasiment pas de Sphaignes, mais composée de Carex limosa, Pseudocalliergon trifarium, Meesia triquetra et M. longiseta. Ces espèces, disparues ou devenues rarissimes en Auvergne, sont typiques de végétations de tremblants minérotrophes oligotrophes basophiles exceptionnels. Un second ensemble de sphaignes occupe une auréole plus ou moins large et plus ou moins continue autour de cette première zone. Ce cortège de sphaignes acidiphiles appartient clairement à des stades plus ombrotrophes, les espèces les plus ombrotrophiles restant cantonnées à quelques rares secteurs. On peut faire l’hypothèse que ces communautés ombrotrophes coexistaient de manière ponctuelle autour de l’unité centrale majoritaire minérotrophe inondée. De plus les quelques sondages de tourbe effectués en dessous de ces espèces montre l’absence du cortège minérotrophe et la présence de ces sphaignes.
Il ressort de cette analyse que le marais était autrefois (probablement au moins au 19ème siècle) constitué d’un très grand tremblant avec certainement une pièce d’eau libre au centre autour duquel coexistait un halo plus ou moins discontinu d’ilots ombrotrophes à sphaignes. Il est probable que le drain central qui existe depuis longtemps ait contribué à l’atterrissement et à la lente dérive de ce système naturel très stable à l’origine. Cette perturbation a donc probablement déjà engendré le basculement progressif du système minérotrophe inondé vers des stades moins inondés, avec minéralisation et acidification progressive de la tourbe engendrant une cicatrisation de la lentille d’eau centrale. L’état actuel de la tourbière est donc très différent d’il y a 1 ou 2 siècles, et découle d’une dynamique secondaire liée aux perturbations anthropiques, et non à la dynamique naturelle initiale de ce système. Jusqu’à présent, le marais de Limagne était considéré, comme le site modèle de la trajectoire dynamique d’une tourbière à Sphaignes, typique de cratère de maar. En réalité, ce site et la plupart des autres grands sites tourbeux du Devès étaient, il y a seulement quelques dizaines d’années, des systèmes uniques pour le Massif central, hébergeant des végétations originales très différentes des systèmes acides à Sphaignes, beaucoup plus fréquents dans le Massif central. Ces nouveaux apports doivent remettre en cause notre vision de l’état actuel du marais, doivent permettre d’envisager la gestion du site d’une autre manière, et ouvrent de nouvelles perspectives. |
Saisie BD Flore : |
Relevés de terrain saisis |
Citation bibliographique : |
CELLE J. 2016. – Cartographie des Sphaignes du Marais de Limagne. Conservatoire botanique national du Massif central \ Département de la Haute-Loire, 12 p. |
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